Aux sources
du projet
Aux sources des Chais du Port de la Lune, il y a cette volonté farouche de faire le vin là où il est bu : à Bordeaux, au cœur historique du « mondovino », pour illustrer le renouveau de la ville en terroir urbain et solidaire, à l’heure des nouveaux enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la filière.
L’autre envie, c’est celle de créer un chai de vinification et d’élevage à dimension humaine, ouvert au public, permettant à la fois de multiplier les interactions humaines, de travailler en circuit court de distribution et d’éduquer le consommateur final à la beauté et à la complexité de la filière vin.
En résumé, c’est un projet qui porte sur l’innovation artisanale dans un milieu particulièrement ancré dans ses traditions. Il ne compte pas concurrencer l’existant mais souhaite démontrer que des alternatives locales et atypiques existent : des vins de France élaborés sur le territoire urbain du Port de la Lune.
Une cité-jardin
à Bacalan
La cité Claveau, un quartier d’environ 450 logements sociaux construits dans les années 1950 au nord de Bordeaux, a été pensée comme une cité jardin. Dans un quartier dense en logements sociaux, Claveau se distingue comme un ensemble urbain horizontal, combinant les notions de privé et collectif dans un tout unique.
Depuis 2007, un projet de requalification globale est engagé et vise à en faire un modèle de transition : une cité-jardin réactualisée, ouverte sur la métropole et coconstruite avec ses habitants.
Grâce au dispositif élaboré avec Aquitanis, office public de l’habitat de Bordeaux Métropole, et l’association Platau, les Chais du Port de La Lune se sont installés dans un ancien blockhaus réhabilité pour y élever et stocker des vins, permettant ainsi une utilisation éco-responsable du lieu dont les caractéristiques thermiques sont parfaitement convenables en l’état. Le chai de vinification se trouve sur le même site, ce qui signifie que l’entière production vinicole est faite sur place.
Un tandem
d’œno-artisans
Laurent Bordes est œnologue de formation, mais avec un sacré penchant pour la viticulture qu’il pratique depuis 2003 entre le domaine familial en Côtes de Bourg, le saint Graal du Merlot à Pomerol et la caniculaire Napa Valley et son Cabernet Sauvignon. Tout ceci agrémenté d’une dizaine de vinifications jusqu’en 2014 où il décide de passer un cap. Attaquant un nouveau travail d’œnologue-technicien sur Bordeaux, il décide en parallèle de commencer à créer son vin, à sa façon et avec ses tripes, dans un appartement du centre-ville. Petits volumes certes, mais volumes quand même, surtout au deuxième étage ! Avec l’œnologie au service de l’artisanat, il envisage son métier d’œnologue comme celui d’un artiste capable d’écouter la nature et d’en maîtriser les réactions.
Ancienne responsable juridique du Groupe Artemis Domaines et titulaire d’un Master Droit de la Vigne et du Vin, Annica Landais-Haapa est la personne assurant la gestion administrative et financière du projet. Finlandaise d’origine, elle est tombée amoureuse de la ville de Bordeaux et de ses vins en y posant ses bagages en 2007. Passionnée par l’histoire de la viticulture locale et ses aspects juridiques, elle a envie aujourd’hui, à travers cette aventure, de s’approcher du marché et du consommateur final tout en s’amusant à contribuer à donner un visage moderne à la capitale mondiale du vin.